Les Ballets Russes et Léon Bakst
autoportrait de Léon
Bakst
Alors que le Ballet de l'Opéra rend hommage aux Ballets Russes, dans le cadre du centenaire de leur première
saison à Paris (1909), une exposition leur est également consacrée à la Bibliothèque-Musée de l'Opéra (Bibliothèque nationale de France) jusqu'au 23 mai 2010.
Entre leur création par Serge Diaghilev et la mort de leur fondateur, en 1929, la compagnie des Ballets Russes donne dix-neuf saisons de spectacles à Paris. Lancés au Théâtre du Châtelet, les
Ballets Russes remportent un succès quasi immédiat et participent au renouvellement du ballet classique grâce à des chorégraphes comme Michel Fokine, Vaslav Nijinski, Leonide Massine ou George
Balanchine, mais aussi aux profondes mutations du décor et du costume de scène du début du XXe siècle.
La deuxième partie de l’exposition est consacrée au danseur Vaslav Nijinski et au décorateur Léon Bakst, qui joue un rôle central dans les choix artistiques de la compagnie à ses débuts.
Grand collectionneur d’art asiatique, Bakst fait d’innombrables références à l’Orient dans les décors et costumes des différents ballets du répertoire de la compagnie de Serge Diaghilev :
Cléopâtre, Shéhérazade ou encore L'Oiseau de feu.
Bakst est né en Russie à Grodno dans une famille de la bourgeoisie juive.
Après avoir accompli des études au Gymnase de la capitale impériale, il étudie, de 1883 à 1886, à l’Académie des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg. En 1891, il voyage en Italie, en Allemagne et en
France où il se lie avec Alexandre Benois et ses amis. Il fréquente l'atelier de Jean-Léon Gérôme, suit des cours de l’Académie Julian et travaille à Paris avec Albert Edelfelt entre 1893 et
1896.A cette époque, l'Etat russe lui commande une grande toile qu'il exécute à Paris d'après nature : L'Arrivée de l'amiral Avelane et des marins russes à Paris.
En 1898, il est l’un des fondateurs avec Diaghilev du mouvement Le Monde de l’Art (Mir Iskusstva).
Il réalise à cette époque plusieurs portraits comme celui de Filipp Malyavin (1899), Vasily Rozanov (1901), Andreï Biély (1905), Zinaïda Hippius (1906). Il devient également le professeur des
enfants du grand-duc Vladimir Alexandrovitch, et, en 1902, reçoit des commandes du tsar Nicolas II.
En 1902 encore, sa carrière de décorateur débute au théâtre du ballet impérial de Saint-Pétersbourg pour une chorégraphie de Marius Petipa, Le coeur de la Marquise.
À l’occasion de la révolution russe de 1905, il participe à de très nombreux journaux en Russie (Le Monde de l’Art, Trésors artistiques de Russie, Apollon, Zolotoe Runo, Satyricon, etc.), et
dessine aussi des cartes postales restées célèbres.
En 1907, Léon Bakst engage une collaboration avec le jeune chorégraphe Michel Fokine, pour des ballets comme La danse au flambeau ou Les Sylphides. Il dessine également des esquisses de costumes
pour Anna Pavlova dans La mort du cygne ou pour Ida Rubinstein dans Salomé.
En 1908, il expose en France à la Galerie nationale, et est chargé de l'aménagement décoratif de l'exposition russe au Salon d'automne. En parallèle, il monte en Russie une série de spectacles
antiques comme Hippolyte d'Euripide ou Oedipe à Colonne de Sophocle.
Il devient, dès leur naissance, le collaborateur privilégié des Ballets russes, pour lesquels il réalise costumes et décors entre 1909 et 1921.
En 1912, il est nommé directeur artistique, ce qui lui permet, entre autre, de soutenir les audaces chorégraphiques et musicales de Vaslav Nijinski et Igor Stravinski.
Véritables tableaux finis, ses oeuvres et ses dessins, où l'audace chromatique se conjugue avec le jeu subtil des plumes et des joyaux, du dissimulé et du dévoilé, mettent en valeur la présence
physique des danseurs. Quant à ses décors, somptueux et sensuels, ils mêlent érotisme et violence. Parmi ses réalisations les plus marquantes, on compte Schéhérazade, L'Oiseau de feu, Jeux,
Daphnis et Chloé, La Valse, Le Spectre de la rose ou L’Après-midi d’un faune.
Son élève devenu le plus célèbre est Marc Chagall.
Les dons exceptionnels de Léon Bakst comme coloriste et graphiste se sont déployés librement sur la scène jusqu’à sa mort prématurée, en raison d'un oedème du poumon : ils ont contribué au
triomphe des Ballets russes - influençant même la mode à travers, notamment, les grands couturiers Worth, Paul Poiret et Jeanne Paquin, avec qui il collabora, ou, sur le plan théâtral, son ami
Vsevolod Meyerhold -, ainsi qu’à une nouvelle conception du décor de peintre et de la mise en scène, en opposition avec l'esthétique d'Edward Gordon Craig.
Le premier, Léon Bakst a osé des coloris éclatants, un mélange de fantaisie et de symétrie qui, par l’audace des lignes et des plans, ont élargi le plan scénique et ont prolongé les perspectives.
Ainsi a-t-il marqué de son empreinte l'avant-garde, la peinture, les arts décoratifs et scénographiques de la première moitié du siècle.
Je vous laisse découvrir quelques unes de ses esquisses de costumes de scène...
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