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  • : Ecritures à la loupe
  • : Présenter des écritures manuscrites d'écrivains célèbres avec une étude graphologique, des comptines pour enfants, l'un de mes romans et beaucoup de mes coups de coeur, voilà l'objectif de ce blog. J'espère que vous vous y sentirez également chez vous...
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Mes romans

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17 février 2008 7 17 /02 /février /2008 11:25




Je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager ce moment de bonheur.
 
Le thème: Faire circuler un coeur en mettant à contribution des vidéastes amateurs pour une action Teléthon.

300 vidéos envoyées, 2h30 de films... pour arriver à ce montage condensé de quand même 20 minutes. 

Une belle réalisation "amateur"... qui met le coeur en joie...


 


TEL EST TON COEUR - FINAL
envoyé par Nitoo2110






Bon dimanche!!
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15 février 2008 5 15 /02 /février /2008 09:35



La princesse ISLEE




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(En modeste hommage à Jean Lorrain)

 
La princesse Islée n’aimait que les miroirs et les fleurs.
Le reflet indolent de ses traits la comblait de bonheur.
Egoïste et coquette, elle n’attachait de prix
Qu’aux compliments mielleux d’une cour amollie.
 
Les fées qui veillaient sur sa destinée,
Excusaient ses caprices et sa futilité.
 
Insatiable, sotte et vaniteuse, un jour elle décida
Que sa beauté méritait un animal d’apparat.
Encore fallait-il que la bête n’eut point trop de charme
Et que par contraste, ce soit elle qu’on admire et acclame.
 
Tandis qu’à sa toilette, elle prenait mille soins,
Elle avisa deux monstres de bronze au bord du bassin.
Il s’agissait d’antiques grenouilles, laides à souhait,
Qui de leurs gueules béantes, de l’eau tiède rejetaient.
 
La princesse manda les meilleurs artisans de la contrée
Pour peupler le château d’énormes batraciens sculptés.
Une foule à larges pustules et répugnantes grosseurs
Remplaça servantes, gentes dames et grands seigneurs.
 
Dans la demeure silencieuse et désertée,
Ne restèrent que les monstres et la stupide Islée.
 
Les fées s’ennuyèrent et se lassèrent.
 
Un complot s’organisa et quand sonna l’heure du Sabbat,
Elles jetèrent un sort à la belle aux lèvres rouge incarnat.
 
C’est ainsi que le tain des miroirs se voila
Et qu’Islée, en pleurs jusqu’à sa mort erra
A la recherche de l’image adorée
Que sa folie avait condamnée.
 
 
 
 
 

Alaligne



Pour accéder aux autres comptines, il suffit de cliquer dans la colonne de droite "Catégorie": Comptines

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12 février 2008 2 12 /02 /février /2008 09:38







Régine DEFORGES    

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Régine Deforges est née le 15 août 1935 à Montmorillon dans la Vienne. Est-ce l’héritage des années passées en pensionnat de jeunes filles tenue par des sœurs qui la conduira vers la littérature érotique ?
       
Toujours est-il que d’abord libraire, elle fonde rapidement sa propre maison d’édition et publie en 1968 « Le Con d’Irène » de Louis Aragon qui lui vaut les foudres de la censure de l’époque. Le livre est saisi le 22 mars 1968, soit 48 heures après son édition. Condamnée par la suite pour « outrages aux bonnes mœurs » et privée de ses droits civiques, elle persiste et signe en publiant un catalogue de livres écrits par des femmes (Les femmes avant 1960).
    
Elle-même femme de lettres, elle touche rapidement à tous les genres, et bâtit une œuvre variée et prolifique ainsi que je vous laisse en juger :
         
Elle écrit des romans :
« Blanche et Lucie » en 1976, « La révolte des nonnes » en 1981, « Le Cahier volé » en 1978, « Les enfants de Blanche » en 1982 ; « L’orage en 1996 », « Pour l’amour de Marie Salat » en 1987, « Sur les bords de la Gartempe en 1985 », « Sous le ciel de Novgorod en 1989 » etc, principalement chez Fayard et Albin Michel.
        
des nouvelles :
« Contes pervers » en 1980, « Lola et quelques autres » en 1983, » Rencontres ferroviaires » en 1999, « Troubles de femmes » en 1994, « La petite fille au manteau rose » en 2001.
       
des contes pour enfants :
« L’apocalypse de Saint Jean » en 1985, « L’arche de Noé de grand-mère » en 1995, etc…
 
des essais, des entretiens, des chroniques, des scénarios et chansons également.
 
Mais c’est en 1983, avec la publication de « La bicyclette bleue »  qu’elle rencontre un fulgurant succès populaire et se lance dans le cycle romanesque de dix ouvrages dont le dernier a été publié en 2007 chez Fayard.
Son roman, La bicyclette bleue, lui valut un nouveau procès puisque les héritiers de Margaret Mitchell, l’accusaient d’avoir emprunté des passages au livre « Autant en emporte le vent ». Réfutant le plagiat, le procès eut lieu et la justice lui donna raison.
          
Adapté pour la télévision en 2000, je garde un souvenir ému de ce téléfilm, puisque mon fils y apparaît dans une courte scène aux côtés de Laetitia Casta et de Jean-Claude Brialy.
               
        

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D'un ton très libre, voire libertin, ses romans sont souvent des plaidoyers féministes défendant le droit des femmes à s'assumer seules, jusque et y compris dans leur sexualité, qui peut être le lesbianisme.
 
Présidente de la Société des gens de lettres, elle fut également membre du jury du prix Fémina dont elle a démissionné en solidarité avec Madeleine Chapsal suite à son exclusion. Celle-ci s’était en effet ouvertement indignée du fait que les jurys de prix littéraires récompensaient des livres plus en fonction de l’éditeur ou d’amitiés avec l’auteur, que pour le contenu du livre, et spécialement à propos du jury Femina, qui privilégierait trop l’éditeur Gallimard.

Mariée au dessinateur du Nouvel Observateur, Wiaz, elle a tenu une chronique au journal L’humanité pendant de nombreuses années.       
       


   


Son écriture:

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Une écriture "tranchante" au stylo à encre bleue, dans cette dédicace qui prend possession de la page avec beaucoup de liberté et un sens affirmé de la "conquête".
 
L'angle est très présent dans ce graphisme qui avance avec fermeté dans une inclinaison pressée. On perçoit facilement la vitesse du graphisme dans le déroulement du geste et les formes simplifiées. Femme pressée, active, voire tentée par une forme d'activisme, l'auteure file vers de nouvelles aventures sans s'accrocher au passé.
 
Les prolongements hauts et bas de l'écriture dans les hampes et dans les jambages l'engagent à se surpasser pour se démarquer du banal et affirmer davantage son individualité.
 
Démonstrative, elle peut céder à une forme d'exaltation des sentiments et des pensées qui rendent sa personnalité "haute en couleurs" et sans concessions.
 
Idéaliste, sans aucun doute, l'ardeur qui l'anime trouve sans doute son origine dans la sensation qu'elle dispose de temps et d'options sans limites que l'épreuve de la réalité ne semble pas avoir entamée.


 
 
 




 

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8 février 2008 5 08 /02 /février /2008 15:33







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Je serai le mercredi 19 mars, toute la journée, au Salon du Livre de la Porte de Versailles sur le stand L40 des éditions Le Manuscrit.

Une séance de dédicace de mon recueil de comptines: "Les comptines de Tante Lali" est prévue de 13h30 à 14h30.

C'est avec grand plaisir que je vous y retrouverai, si vous avez la possibilité de vous y rendre.

Amitiés,

Alaligne







 

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6 février 2008 3 06 /02 /février /2008 12:18






Morgan, Le "Washington" de mes romans "La Signature" et "Blog-Notes", ainsi que le "Filou" du Calendrier de l'Avent a tiré sa révérence ce matin à 11 heures.

Il aurait eu dans quelques jours dix sept ans.

Il me manque déjà.


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Adieu à toi...


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5 février 2008 2 05 /02 /février /2008 09:35



La fille en rose

Contes et nouvelles



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L’estomac encore barbouillé du grand bol café au lait que sa mère s’obstinait à lui faire avaler au petit déjeuner, Sylvie ouvrit son cartable et en vérifia une dernière fois le contenu.
       
Latin, mathématiques, français pour ce lundi matin du 8 janvier 1962. L’examen confirma la présence des manuels recouverts d’un épais papier bleu marine et étiquetés comme des pots de confiture, le lourd dictionnaire Gaffiot, les cahiers, la rédaction composée la veille, la trousse et le carnet de texte. Seule manquait à l’appel, la blouse réglementaire où son nom et sa classe, 6ième C, avaient été brodées au point de chaînette par sa grand-mère, la veille de la rentrée scolaire. Elle ouvrit l’armoire de sa chambre et fouilla dans ses affaires. Une blouse rose et une blouse bleue reposaient sur le dessus d’une pile de chemisiers, propres et pliées avec soin. Elle prit celle du dessus et la glissa prestement dans son cartable entre le manuel de français et le Gaffiot.
       
La tonalité grave de la voix de son père, résonna dans le couloir :
        
-         Sylvie, dépêche-toi, il est huit heures moins vingt, tu vas finir par être en retard ! Je t’accompagne jusqu’au métro, mais je pars maintenant… Tu es prête ?
     
Elle rassura son père d’une voix fluette. Leurs rapports restaient distants. L’homme était expert comptable et travaillait dans un cabinet du huitième arrondissement. Il ramenait du travail le week-end à la maison et le maniement des chiffres, l’examen des bilans, constituaient sa seule et unique occupation. Sa fille ne lui connaissait d’autre hobby que le pianotage sur une calculette dont le ruban de papier créait d’innombrables volutes sur le tapis du salon. Il ne sortait la tête de ses colonnes de chiffres que pour demander d’une voix lasse et voilée par ses quarante gitanes sans filtre, s’il était l’heure de passer à table. Recluse dans sa chambre, elle passait ses samedis après-midi à écouter en sourdine, sur son tourne-disque Teppaz, le 45 tours d’Hugues Aufray qu’elle avait acheté en économisant sur son argent de poche. La chanson l’emportait inévitablement, au gré de la voilure d’un trois-mâts, doubler les feux de Saint Malo et voguer vers San Francisco.
         
Elle avait, sur la planisphère punaisée au mur de sa chambre, tracé à la craie rose l’itinéraire de Santiano et rêvait de longues heures, mollement allongée sur le couvre-lit de satinette, d’être Margot attendant le retour de son marin prodige. Ces excursions imaginaires remplaçaient les régulières virées dans la forêt de Fontainebleau que sa meilleure copine de classe, Corinne, prenait un malin plaisir à lui narrer le lundi en cours de récréation.
        
-         Sylvie… je suis parti…
-         J’arrive papa…
          
Elle le rejoignit sur le palier de l’appartement, tendit la joue à sa mère qui d’un geste expert lui remonta son cache-col sur le nez et rabattit son bonnet au ras des sourcils. En passant devant la loge de la concierge, son père salua d’un « Bonjour Madame Monnier » les fenêtres à petits carreaux de la loge. La fillette s’étonnait toujours de ce rituel qui consistait à souhaiter une bonne journée à une porte. Ses parents avaient beau lui expliquer, qu’il s’agissait d’un moyen fort civil de justifier ainsi de sa présence ou de son absence à la gardienne de l’immeuble, l’incongruité du protocole ne cessait de la questionner.
           
Les deux cent mètres qui séparaient l’entrée de l’immeuble de la bouche de métro furent parcourus dans un silence habituel, le père allongeant le pas comme s’il entendait déjà résonner à ses oreilles le grincement de la rame. En haut des marches, il adressa un sobre signe d’adieu à sa fille et les yeux rivés sur l’escalier bougonna un bref : «Ne traîne pas, tu vas finir par être en retard».
          
Sylvie l’observa dévaler l’escalier quatre à quatre et laissa se figer le sourire qu’elle avait esquissé pour lui dire au revoir. Les réverbères nimbaient d’une lueur jaunâtre la silhouette massive de la mairie du 15ième arrondissement. La pendule sur le fronton entretenait une habituelle avance de cinq minutes sur l’heure officielle et Sylvie dut se rendre à l’évidence : son père avait pour une fois raison. En retard, elle risquait fort de l’être. Cette pensée raviva les aigreurs du café au lait et un début de nausée lui chavira le cœur. La perspective d’être « collée » fut l’aiguillon qui lui donna des ailes. Elle serra les dents, prit son cartable dans les bras et courut tout le long de la Place Adolphe Cherioux, bifurqua à angle droit dans la rue Blomet, slaloma entre les voitures et ne reprit son souffle qu’une fois engagée dans la rue Maublanc. Un point de côté venait de remplacer la nausée et la griffure du vent hivernale transperçait les rustiques collants de laine, censés la protéger du froid. Elle essuya les larmes qui s’étaient formées au coin de chaque œil du revers de la main et reprit sa course effrénée en direction du lycée.
            
Lorsque les murs rébarbatifs de Camille Sée apparurent au delà du faîte dénudé des platanes du square Saint Lambert, une panique l’envahit soudain et elle sentit ses jambes se dérober sous elle. De quelle couleur devait être la blouse ? Chaque semaine, la couleur de la blouse réglementaire changeait. Rose, puis bleue, bleue puis rose… Il fallait vraiment être crétine pour ne plus se souvenir de la couleur de la semaine passée. Elle essaya d’imaginer son amie Corinne en cours de dessin le vendredi précédent. Mais les images se superposaient dans sa tête, et Corinne apparaissait successivement un fusain à la main dans une blouse bleue, puis un pinceau de poils de martre glissé sur l’oreille dans une blouse rose. Plus elle faisait d’efforts, se concentrait pour stabiliser l’image, moins elle arrivait à se faire une idée précise… Rose ou bleue ? 
       
Enfin, la grande rotonde de l’entrée du Lycée se profila à une dizaine de mètres. Des retardataires, écharpes au vent, bonnets de travers et couettes dressées, couraient pour éviter le moment fatal où la pionne du jour sortirait son carnet pour relever les noms de celles mettant un pied à l’intérieur de l’établissement après la première sonnerie. Sylvie sortit de la poche de son caban, sa carte d’élève et piqua le plus grand sprint de sa vie. Essoufflée, les pommettes rougies par la course, elle brandit la carte au nez de la pionne puis s’engouffra dans l’escalier qui conduisait aux vestiaires du sous-sol tandis que la sonnerie retentissait. L’habituel piaillement des lundis de retrouvailles ne suffit pas à la rassurer. Ce qu’elle risquait de découvrir en poussant la porte du vestiaire des sixièmes, lui donna des envies de lâcheté. Si par miracle elle avait pu tomber en syncope, ou voir une colonie de pustules s’étaler en plaques répugnantes sur son visage, ou bien encore se mettre à perdre ses cheveux par poignées pour être évacuée à grand renfort d’hommes en blouse blanche vers l’hôpital le plus proche, elle se serait sentie sauvée. Des blouses blanches, voilà la solution à son problème. Il fallait avoir l’esprit tordu pour imposer du rose puis du bleu dans un établissement qui ne comptait aucun garçon. Quelle intendante avait poussé le vice à mélanger ainsi les couleurs ?
         
-         Mesdemoiselles, on se dépêche, c’est l’heure !
        
Une surveillante venait d’apparaître au bout du couloir, son sifflet à la main. Elle repéra Sylvie qui hésitait devant la porte du vestiaire.
     
-         Allons, petite, va vite te changer, si non, tu ne sera pas dans la cour pour l’appel.
           
Voyant que l’élève restait la main figée sur la poignée de la porte, elle s’approcha et réitéra un conseil qui s’était mué en ordre.
         
La fillette lui lança un regard désespéré, cherchant une quelconque trace de bienveillance dans les pupilles de celle qui se tenait maintenant face à elle.
            
-         Vous êtes sourde ma parole ! J’ai dit… on va se changer…
       
D’un geste brusque, elle repoussa le bras de Sylvie et ouvrit en grand la porte du vestiaire. Toutes les petites campanules d’un lundi « pair » cessèrent de jacasser au même instant. Escortée par la surveillante qui avait fleuré le côté louche de son comportement, Sylvie gagna la patère où son nom avait été inscrit en grosses lettres capitales sur un papier collant. Lentement, elle ôta ses lourds vêtements d’hiver puis sortit du cartable la blouse réglementaire. Les yeux braqués sur elle s’écarquillèrent et les ricanements qui fusèrent ne purent couvrir le hurlement :
       
-         Grand Dieu, mais vous êtes folle ! Quelle horreur !
       
C’est ainsi que lorsque la seconde sonnerie du Lycée retentit, on vit une blouse rose, mouillée de gouttes salées, fendre un océan bleu sous les embruns glacés.
 


Alaligne





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30 janvier 2008 3 30 /01 /janvier /2008 14:03







Jorge SEMPRUN
    

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Jorge Semprún est né le 10 décembre 1923 à Madrid.
 
Issu d’une famille de la grande bourgeoisie espagnole, rien ne pouvait à sa naissance, laisser présager ce que serait son destin.
   
Son père est certes un homme connu et respecté. Avocat, professeur de droit, diplomate, écrivain, catholique pratiquant, il est pourtant par ses prises de position libérales, sa loyauté à la République en 1936 pendant la guerre civile, son activité de correspondant à la revue Esprit, vite considéré comme un espagnol « rouge ».
   
La famille prend le chemin de l’exil : la Haye dans un premier temps où le jeune Jorge apprend le néerlandais, la Suisse puis la France où il termine ses études secondaires au lycée Henri IV et fréquente le groupe Esprit.
   
En 1941, il obtient le deuxième prix au Concours général de philosophie et s’inscrit à la Sorbonne après l’obtention du Baccalauréat et le début d'hypokhâgne.
  
Dans la France de Pétain, les « exilés » espagnols n’ont pas le vent en poupe. Il abandonne ses études et rejoint la résistance via le réseau Jean-Marie Action, une émanation du réseau anglais Buckmaster, lié aux services secrets britanniques. Il noue également d’étroites relations avec la mouvance communiste, FTP et MOI.
    
Arrêté par la Gestapo en 1943, il est transféré au camp de Buchenwald dont il ne sortira qu’en Avril 1945, au moment de la libération du camp par les troupes alliées. Cette « expérience » sera décisive tant sur le plan humain, politique (le camp comptaient de nombreux et actifs communistes), que comme source d’inspiration du futur écrivain.



        

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Rentré à Paris, il devient un membre actif du PCE, travaille à L’UNESCO, fréquente autant les intellectuels de la rive gauche que les communistes français et espagnols. Envoyé dans son pays natal  pour de périlleuses missions, il coordonne jusqu’en 1962 la résistance communiste au régime de Franco.
 
Son rôle au sein du parti communiste espagnol, piloté depuis Moscou prend de l’ampleur. Cette activité le met rapidement en relation avec la nomenklatura de l’Europe de l’Est. Coupé de la réalité de l’Espagne, critique par rapport à la capacité du parti communiste à se réformer, il est démis de ses fonctions, exclu du Parti en 1964.
 
Jorge Semprun se tourne alors vers la littérature. Il est âgé de quarante ans.
 
Ce sont les années passées à Buchenwald, la fraternité des camps et ses atrocités qui vont fournir la matière première de ses romans. Le travail de mémoire a commencé :
Dans son premier livre, "Le Grand Voyage", il relate son transfert de Compiègne à Buchenwald. Suivent ensuite "Quel beau dimanche", « L’Ecriture ou la vie », qui évoquent encore Buchenwald, puis la narration et l’analyse de son expérience de militant dans « Autobiographie de Federico Sanchez » (l’une de ses fausses identités) où il se met en question, s’interroge sur l’emprise idéologique qui fut la sienne pendant ces années d’incarcération.
 
Dans les années 1960, nourri des lectures de Soljénitsyne et de Chalamov, il écrit des romans politiques ou de politique-fiction, "La Seconde Mort de Ramon Mercader", "Netchaïev est de retour", et un grand roman picaresque, "L’Algarabie", qui évoque avec verve l’après-mai.
   
Les nouvelles, pièces de théâtre, scénarios s’enchaînent, les récompenses aussi. Il travaille pour le cinéma et collabore aux côtés d’Alain Resnais à « La guerre est finie" et "Stavisky", puis avec Costa Gavras, c’est "Z" et "L’Aveu".
      

       
       

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En 1969 il reçoit le Prix Fémina pour « La deuxième vie de Ramon Mercader », en 1994 le prix de la Paix des éditeurs et libraires allemands. 
    
En 1988, “plusieurs vies plus tard”, comme il se plaît à le dire, Felipe Gonzalez, premier ministre socialiste espagnol, lui propose un poste au gouvernement. Il devient ministre de la culture et après avoir dans son œuvre fustigé sans complaisance la politique professionnelle, il fait à son tour l’expérience du pouvoir. Expérience qui durera trois ans et se soldera par un nouveau livre "Federico Sanchez vous salue bien" où il démontre entre autres choses comment la démagogie et la corruption peuvent souvent faire bon ménage. 
          

Ayant conservé la nationalité espagnole, les portes de l’Académie française lui restent fermées. En revanche, il est élu à l’Académie Goncourt en 1996 et reçoit les insignes de docteur Honoris causa de l’université de Rennes en 2007.


   


Son écriture:

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Simplicité et sobriété de forme dans cette dédicace inscrite avec un trait appuyé au bic noir.
 
Un équilibre scriptural qui se poursuit par l'emploi et le mélange de lettres ouvertes comme les "m" effectués en guirlande le "g" du mot hommage largement crénelé à gauche et d'autres plus fermées comme les "o" et les "a" du graphisme. Une écriture plutôt liée qui se déroule sans difficulté en plein centre de la page sur une ligne de base assez souple mais toujours tenue. L'idée du lien transparaît dans ce déroulement cursif, y compris dans la signature qui au niveau du patronyme ne présente aucune levée de plume. 

Ecriture également scrupuleuse, inquiète de sa clarté, qui vient effectuer une petite "retouche sur le "i" du mot amical sans doute écrit trop petit dans un premier jet. 

Le discret mais très ferme soulignement sous la signature très lisible est quand même la trace d'un petit "piédestal" qui affirme l'appartenance et la parfaite reconnaissance avec les origines familiales. 

Le naturel et la spontanéité de l'ensemble se conjuguent avec l'affirmation de son identité.







 

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28 janvier 2008 1 28 /01 /janvier /2008 11:09


En écho à l'article de Wilhelmine Becker , je vous livre (une fois n'est pas coutume) quelques reproductions d'une collection de livres érotiques de la fin du 19ième siècle.

Les collections de l'éditeur Guillaume dans son petit format in octavo circulaient sous le manteau mais s' enorgueillissaient de talents illustres comme cette nouvelle de Pierre Louÿs "Une volupté nouvelle".

Des illustrateurs-peintres, tels Ludek Marold ou Jean Dedina aujourd'hui parfaitement et malheureusement oubliés mettaient leur art au service de l'éditeur et de l'écrivain... 

Ce sont quelques productions de leurs oeuvres 
que je vous propose aujourd'hui...



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Bonne semaine!


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26 janvier 2008 6 26 /01 /janvier /2008 11:47




Un hommage sonore à Arthur Rimbaud:

Lecture d'Alchimie du verbe...


L'alchimie du verbe figure en première place du second chapitre (Délires) d'une saison en enfer (1873). Suite à une violente dispute avec son ami Verlaine, Rimbaud était retourné auprès des siens, dans les Ardennes. Blessé légèrement et surtout, profondément meurtri intérieurement, la jeunesse et la frivolité du poète s'évanouissaient devant une brutale prise de conscience des enjeux existentiels.

A écouter et méditer ;)

Bon samedi...









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24 janvier 2008 4 24 /01 /janvier /2008 12:17

 



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Crédit photo Cédric Girard





Le lapin des tourbières

 
 
Sur la pente moussue de la lande,
Dans la bruyère blanche des tourbières,
Deux longues oreilles se tendent,
De gauche à droite, vers l’avant, vers l’arrière.
 
Il ne porte pas de redingote,
Ni de montre à gousset,
N’est certes pas polyglotte,
A dire vrai, il est muet.
 
Il ne doit rien à Lewis Carroll,
Ne peut écrire sur du bristol,
Ni marmonner le quart
Du fameux : « En retard, en retard,
J’ai rendez-vous quelque part »
 
Son seul et doux pays des merveilles
Bruisse du bourdonnement des abeilles,
Quand l’été fait blondir les foins
Et s’allonger la tige du plantain.
 
Son immuable et tendre admiratrice
Ne porte pas le joli nom d’Alice,
C’est une hase, au poil soyeux,
Qui lui voue un amour fougueux.
 
Lorsque au crépuscule, la lune
Porte sa longue silhouette brune,
Elle rend un hommage nocturne
A l’animal tapi au fond du terrier,
Qui rêve de ne jamais terminer
En civet, humble pâté ou gibelotte
Sur la table d’une horrible gargote.

 
 
Alaligne





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