Pour répondre à un petit exercice d'écriture en vogue sur OB... (voir blogs de Faux rêveur, Kildar,
etc...)
j'ai rapidement rédigé cette très courte nouvelle.
Il s'agissait dans un texte de glisser dix mots imposés par Wilhelmine Becker
(merci pour le choix tordu!!)
Logorrhée... rébus... buanderie... Ribouldingue... Ingurgiter... Testicules... culinaires... nervis... vivaquatre... quat'chemins...
Donc...............................
Voici..............................
Jeu de mots, jeu de poivrots
La rue de Pigalle est déserte.
Un panneau publicitaire, veuf de plusieurs lettres affiche son slogan aussi clairement qu'un rébus directement sorti des pages de l'Almanach Vermot. Un "j" et un "f" pendent lamentablement,
comme les testicules d'Enoch Poznali, dit La Volga, après son exécution.
Les "Corses" sont encore là, défiants les descentes de police et Joseph Rocca-Serra prépare son trafic d'héroïne au vu et su de tout le monde interlope du quartier. Battestini, lui, s'obstine dans
la traite des blanches et se montre en compagnie des plus belles putains à la brasserie Graff, à L'Aquarium, au Rat mort ou au Monico. Ce soir là, le Champagne coule à flot et les nervis
se sont gavés de spécialités culinaires italiennes préparées avec soin par leur pote cuisinier, Antonelli.
La porte du Bricktop's, le fameux cabaret de jazz où le Duke aime à faire ses gammes s'ouvre, régurgitant la bande de truands noctambules.
Ivres, titubants, noyés jusqu'à la glotte dans une logorrhée où le corse se mêle à des mots d'argot, les nervis oublient de prendre les précautions habituelles.
Une soirée de ribouldingue, à ingurgiter jusqu'à plus soif tout ce que la boite de nuit, buanderie comprise, contenait jusqu'à leur virée de tord-boyaux. Les mecs
zigzaguent sur le trottoir. Rocca s'arrête à hauteur d'une juvaquatre, esclave d'une envie incoercible de pisser. Ses comparses s'esclaffent et le mettent au défi d'atteindre d'un jet
puissant les essuie-glaces de la voiture. Puis, chacun à son tour se lancent de nouveaux défis. Braguettes ouvertes, esprits embrumés, ils n'entendent pas les flics arriver.
Le commissaire Guillaume de la PJ et ses équipiers sont là, embusqués, en planque depuis le début de la soirée. Au signal donné, Guillaume se précipite sur Rocca, le ceinture facilement
pendant que ses sbires neutralisent les lieutenants. Les flics n'y vont pas par quatr'chemins.
Une camionette de la Préfecture attend sa cargaison de viande frelatée. Une sirène hullule dans le petit matin et marque la fin de l'opération coup de poing.
La rue de Pigalle est redevenue calme et silencieuse... Les mille putes du quartier peuvent retourner, l'esprit tranquille au turbin.
PS: Tous les personnages de ce texte ont réellement existé. L'inspecteur Guillaume servit de modèle à Simenon pour l'inspecteur Maigret... Le reste n'est que fantaisie plumitive...